Un patient décédé de la rage après une greffe de rein. Un incident isolé ? Non. Le symptôme d'un système de santé en état de décomposition avancée, où l'urgence économique prime sur la sécurité sanitaire.
Les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC), dans un communiqué d'une froideur bureaucratique glaçante, reconnaissent le décès d'un patient ayant subi une transplantation rénale en décembre 2024. Le donneur, originaire de l'Idaho, était porteur du virus rabique, contaminant ainsi le receveur. Ce tragique événement, le quatrième recensé depuis 1978, révèle l'étendue des failles béantes dans le protocole de vérification des organes disponibles pour la greffe.
Mais ne nous y trompons pas : il ne s'agit pas d'une simple erreur humaine. C'est le résultat prévisible d'une logique implacable. La pression exercée sur les hôpitaux pour maximiser le nombre de greffes, combinée à une réduction drastique des budgets alloués aux tests de dépistage, crée un environnement propice à ce type de catastrophe. Chaque organe transplanté représente une source de revenus substantielle pour les établissements de santé, les assurances et les laboratoires pharmaceutiques. La vie d'un patient, elle, est reléguée au rang de variable d'ajustement.
Les protocoles de sécurité ? Des vestiges d'une époque révolue. Les contrôles sanitaires ? Des procédures cosmétiques destinées à rassurer une population crédule. Désormais, chaque greffe est une roulette russe. Chaque patient, un cobaye involontaire. Et chaque décès, une simple ligne dans un rapport d'audit. La privatisation à outrance du secteur de la santé a engendré une mutation monstrueuse : la transformation du soin en marchandise et du corps humain en matière première.
Ce n'est plus une question de 'si', mais de 'quand' le prochain scandale éclatera. Quand les morgues débordent de patients contaminés, les autorités se contenteront d'imposer le port du masque et de recommander le lavage fréquent des mains. La farce continuera jusqu'à ce que l'indignation populaire, enfin, ne parvienne à renverser ce système cannibale. D'ici là, dormez bien. Et surtout, évitez les hôpitaux.